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On voit beaucoup de chose comme guide de montagne et il est des engagements plus ou moins intéressants, plus ou moins curieux, plus ou moins privilégiés.
Parmi mes collègues, je dois être envié, peu d’entre-nous ont eu mon bonheur : dix gazelles pour moi tout seul à emmener dans un des plus beaux et de plus chaleureux pays du monde …
Quoique question chaleur au Maroc ce printemps, ce n’était pas le crû du siècle, nous avons claqué du bec durant toute la semaine de notre trekking qui nous a emmené de Setti Fadma au Toubkal. Pire, nous avons dû modifier l’itinéraire parce que la neige persistante très présente ne permettait pas encore de passer certains cols prévus.
Mais qu’importe, j’avais à faire à des personnes qui ont en elles toutes les qualités requises pour réaliser un trek impossible : tolérance, indépendance, franchise, amitié, énergie, détermination, humour, imagination, curiosité, résistance, motivation, optimisme.
Cela nous a permis de partager des émotions rares, des moments précieux.
Cela nous a permis entre autres l’ascension des 4167 mètres du Toubkal et, pour certaines, celle du Ouanoukrim.
Cela nous a permis, à la plupart, d’échapper à tous les microbes du monde … jusqu’au moment de reprendre l’avion.
Question qu’on m’a posée au retour :
« Franchement, tu repartirais avec tes dix gazelles ? »
Réponse :
« Avec elles ? Demain, au bout du monde ! »
Vite avant la fermeture du refuge d’Argentière (pour toute la saison) et celle du téléphérique des Grands Montets (jusqu’au 7 juin) une visite dans cet exceptionnel versant nord. Ce sera la NE des Courtes avec Laurent, premier test avant des projets …. plus ambitieux.
La pente est belle, les conditions bonnes à l’aller comme au retour, pas question de redescendre par le versant de Talèfre, en tout cas pas à pied, on y passerait deux jours. Porter les skis et redescendre la face ? Un autre jour, une autre vie peut-être !
Les sensations sont bonnes, comme l’entente. Dans ces dévaloirs, il faut de la confiance, en soi et … en l’autre. De la concentration aussi.
Oui, c’était une belle journée.
Découverte pour les uns, retour pour les autres, attention, danger, si on y touche on est condamné à y revenir … Douce damnation, on se laisse volontiers prendre, la punition n’est pas féroce !
Il y a eu d’abord St Rémy et ses petits trous comme mise en bouche, puis la Civadière et ses murs raides comme entrée en matière.
Orgon et ses surplombs en plat principal, de quoi « dauber » les bras qui offraient encore un peu de résistance.
Et comme dessert, Sormiou, la mer, ses mouettes, ses poissons. Son pastis aussi !
Bonne mère que c’était bon !
Ah bonne mère ! Et la gallejade (avé l’accent !) le soir au bistrot du coin :
« Je te le dis enfoiré, que le noir pour un mariage ça fait triste, le gris est beaucoup mieux, fait pour la circonstance et chique. »
« Mais non, tu me les casses, le gris, ça c’est une couleur d’enterrement »
Retour en Suisse, sous la pluie qui ne s’arrêtera pas de Valence à Genève.
Allez, la semaine prochaine on va quand même se faire un petit sommet.
Ce sera la Pte de Vouasson, vite faite bien faite … sous la seule journée vraiment ensoleillée de ce mois d’avril